Tél : 822 20 43
A Monsieur le Ministre
des Affaires étrangères,
de l’Union africaine et des Sénégalais de
l’extérieur
Monsieur
le Ministre,
Nul n’est mieux placé que vous pour présider
aux destinées de nos compatriotes qui vivent à l’étranger. Puisque vous-même
avez enduré les affres de l’émigration,
avec son lot de sacrifices et
autres privations.
Cependant,
Monsieur le Ministre, nous les hommes et femmes de culture, donc faisant partie
des meilleurs ambassadeurs de ce pays, bien plus que les diplomates dont vous
assurez la tutelle, sommes en droit de nous inquiéter du sort qui nous est réservé
dans notre propre nation. Qu’une artiste de renommée mondiale de la trempe de
Oumou Sy, au point d’aller défendre dignement l’image du Sénégal, se
retrouve soudain en prison où elle a croupi trente-trois (33) jours durant,
accusée, sans aucun fondement ni aucune preuve, de vulgaire « proxénète »,
nous effraie, à juste raison d’ailleurs.
Monsieur le Ministre, toutes vos affirmations,
sans exception, se sont révélées fausses. Vous avez parlé de filles
mineures, alors que le moins âgé des mannequins avait dix-neuf (19) ans.
Auriez-vous oublié que depuis dix ans, l’âge de la majorité au Sénégal
est de dix-huit (18) ans ? Vous avez évoqué des filles sans titre
de voyage. C’est parce que
vous ne saviez pas que le principal critère pour le voyage était le dépôt du
passeport. Et pour les mannequins qui n’en possédaient pas, Oumou Sy les a
aidé à en acquérir, le plus légalement du monde. Et comment l’avion qui
s’est retrouvé dans la clandestinité, bien qu’ayant déposé son plan de
vol et obtenu l’autorisation d’atterrissage, a pu devenir officiel, comme
par un coup de baguette magique, pour convoyer une délégation sénégalaise ?
La liste est loin d’être exhaustive, Monsieur le Ministre, et tout n’a pas
été dit. Nous voulons en connaître plus sur le témoin oculaire du trafic
dont vous avez fait cas.
Oumou
Sy est libre, mais sa liberté n’est que provisoire.
Nous, les membres du Comité de soutien, luttons pour le non-lieu pur et simple.
Par
ailleurs, Monsieur le Ministre, nous sollicitons une audience auprès de votre
haute bienveillance, pour discuter avec vous des tenants et des aboutissants de
toute cette nébuleuse histoire.
Tout
en nous attendant à une suite favorable à notre demande, nous vous prions
d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos meilleurs sentiments.
Métissacana
30, Rue de Thiong
Tél : 822 20 43
A Monsieur
le Ministre
de
la Culture
Monsieur le Ministre de la Culture ;
En hommes et femmes de culture, nous nous
sommes réjouis de votre nomination à la tête du Ministère de la Culture.
Nous avons tous salué la confiance que Monsieur le Président de la République
a placée en quelqu’un que nous considérons comme étant l’un des nôtres,
pour lui confier notre département de tutelle.
Cependant,
Monsieur le Ministre, nous sommes inquiets, à raison d’ailleurs, de votre
inactivité et de votre silence absolu, pendant que notre consoeur Oumou Sy
croupissait, comme une vulgaire «
complice de proxénétisme », selon les propos nullement fondés d’ailleurs, de certains de vos collègues,
trente-trois (33) jours durant. Que le Président de la République s’arroge
du titre de « Protecteur des arts, des lettres et des artistes »,
pour notre part, nous considérons que vous êtes son représentant à nos côtés.
Par conséquent, nous sommes en
droit de nous attendre à plus de considération, mais surtout plus de
protection de votre part. Malheureusement, nous sommes aux regrets de constater
que tel n’a pas été le cas.
Maintenant
qu’elle s’en est sortie avec l’hommage et les excuses à peine voilées présentées
par le juge d’instruction qui a décidé de lui accorder souverainement
la liberté provisoire, nous qui nous battons à ses côtés pour un
non-lieu pur et simple,
espérons pouvoir rencontrer notre ministre de tutelle, au cours d’une
audience qu’il voudra bien nous accorder, pour lui expliquer les tenants et
les aboutissants de cette affaire. Nous espérons aussi, au cours de cette
rencontre, pouvoir recueillir l’avis de notre ministre.
Tout
en espérant une suite favorable de votre part,
nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre de la Culture, l’expression
de nos sentiments distingués.
Pour le Comité national de soutien